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David-Louis Miche

David-Louis Miche

Extrait tiré de: Vivre a malleray au XIXe siècle

↑David Louis Miche

David-Louis Miche

David-Louis est né en 1797. Il descend d’une famille relativement aisée, semble-t-il1. Il occupa successivement les charges de garde-champêtre depuis 18322 puis celles de maire à partir de 18383. Ces fonctions mises à part, il ne nous est connu que parce qu’il écrivit ses Mélanges d’événements de 1828 à 1836 ainsi qu’un Journal de 1838 à 1842.

Le premier de ces deux manuscrits fait partie du fonds Blanchard4 alors que le second était en possession de la famille de Gérard Frey5 à Vevey en 1980. La transmission de ces deux documents de la famille Miche à la famille Blanchard et Frey-Blanchard a dû se faire par l’intermédiaire de l’épouse de David-Louis Miche, Madeleine, née Blanchard.

A considérer les Mélanges d’événements, on reste à plus d’un égard perplexe. Miche ne semble, en effet, prendre la plume que pour se reprocher de n’avoir pas suivi le programme qu’il s’était fixé, à savoir: «retracer les événements et le grand spectacle de la nature», ou encore pour se plaindre des déboires que le mariage et sa belle famille paraissent lui avoir apportés. Et si, par hasard, il nous parle d’autre chose, il le fait d’une manière telle qu’il est bien souvent difficile de le comprendre. En effet, non seulement Miche maîtrisait particulièrement mal la syntaxe et l’orthographe, mais il avait encore et visiblement de la peine à simplement tracer les signes de l’écriture sur la page. Nous ne pouvons que le regretter car, par ailleurs, il est l’un des seuls parmi les « diaristes » de Malleray à écrire surtout le dimanche et donc à nous parler des cultes et de sa foi. Il s’efforce, par exemple, de décrire avec beaucoup de minutie la célébration de l’anniversaire de la Réformation à Bévilard et ses sentiments à cet égard. Il évoque aussi les distractions que pouvaient avoir les habitants de Malleray à cette époque, comme le jeu de boules du dimanche.

D’une façon générale, Miche s’efforce avant tout de rapporter ses sentiments et ses émotions plutôt que des faits bruts. Comme on pourra en juger dans ce qui suit, il écrit le plus souvent sous le coup de l’émotion, voire de l’inspiration et utilise parfois un langage imagé qui n’est pas sans charme mais qui n’ajoute pas à la clarté de son exposé. Ainsi, le 25 avril 1828: «comme je descendois en bas la Grosse Fin, mes pensées se retournent en arrière et mes regards se promènent sur toute la nature renaissante et par un transport d’admiration de voir ainsi les grandes révolutions que chaque époque de la vie nous fournit … Ah !, si on avoit dit, si on avoit projeté à nos ancêtres l’établissement des chemins permanents dans les fins et finages, quelle auroit été leur réponse? Mais quelle seroit leur réponse aujourd’hui s’ils m’avoient vu profiter de ce nouvel établissement et descendant depuis de Sous-Pré-Faras avec un char à panère (sic ?) chargé de branches et attelé par deux boeufs et moi, assis sur le char, contemplant à mes deux côté du chemin les blés qui y sont ensemencés et voyant des chemins tracés dans toutes les parties de la fin pour parvenir à toute saison à chaque propriétaire?6»

Malgré tous leurs défauts, les écrits de Miche valent la peine d’être consultés ne serait-ce qu’à propos d’événements comme la célébration de l’anniversaire de la Réformation, de la Révolution de 1830 ou encore des élections de 1832 à Malleray qu’il s’attache à rapporter avec le plus grand soin.

1 D’après la matrice de rôle de 1854 de Malleray, D.-Ls Miche est également un des plus importants propriétaires terriens. Il possède 29 journaux 129 perches 51 pieds d’une valeur de 2707 livres.

2 D.-Ls Miche, Mélanges d’événements, 1832, fonds Blanchard no 49, AAEB.

3 C. Frey, Histoire et chronique de Malleray, p. 190.

4 AAEB, fonds Blanchard no 49.

5 Fonds Frey, no 1.

6 Nous avons corrigé l’orthographe et ajouté la ponctuation.

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