“Les fils de Luc Vuilleumier” était d’abord un atelier et un comptoir d’horlogerie. L’entreprise a été fondée au début du XXe siècle par Aurèle et Arthur Vuilleumier, originaires de La Sagne et de Tramelan. À l’origine, elle était située au Cernil[1], un hameau de la deuxième commune, autrefois divisée entre un “Dessous” et un “Dessus”. […]
Auteur/autrice : Cyrille Gigandet
histoire d’une ancienne abbaye jurassienne de Prémontré.
Édition électronique (format pdf), revue, corrigée et augmentée par l’auteur en 2021 à partir de l’étude publiée en 1986 dans le N° 15 de la revue Intervalles et reprise partiellement en 2002 dans le volume IV/3 d’Helvetia Sacra consacré aux établissements de l’ordre de Prémontré en Suisse
Histoire du Jura /
ancien Évêché de Bâle
L’aube des Temps Modernes (1500-1650)
vie économique et sociale
La formation d’un État
Vers 1500, l’Évêché de Bâle n’est plus une seigneurie médiévale et pas encore un État au sens nouveau que l’on donne alors à ce terme. Situé aux marches de l’Empire, entre un Royaume de France qui étend vers l’est son territoire et une Suisse puissante qui conquiert son indépendance, il reste isolé, constamment menacé par les menées expansionnistes de ses voisins et souvent à la merci d’une armée étrangère. Après une crise grave et longue, il entre en convalescence dans la seconde moitié du XVIe siècle pour s’épanouir ensuite en une principauté toute neuve. Même le tragique intermède de la guerre de Trente Ans n’en ébranlera pas vraiment les fondements.
C’est le mérite de Jacques-Christophe Blarer de Wartensee et de ses successeurs d’avoir réussi à rétablir et à renforcer leur autorité sur villes, châtellenies et bailliages. Ils ont trouvé les moyens politiques et financiers pour contenir l’ambition territoriale des cantons de Bâle, de Soleure et de Berne. Ils ont adapté leur gouvernement et leur administration aux besoins nouveaux par la recherche de l’unité politique et la centralisation des pouvoirs. On reconnaît là les principes sur lesquels se reconstruit l’Europe. Mais leurs prédécesseurs furent trop faibles et l’effervescence au sein de l’Église trop grande pour que l’unité religieuse puisse être préservée. Déjà, la reconnaissance du canton de Bâle et l’installation des princes-évêques à Porrentruy ont sonné le glas d’un ordre désormais révolu. La Réformation des bailliages méridionaux de l’Évêché va susciter en Pays jurassien une double allégeance spirituelle, catholique et réformée. Elle a contribué à le façonner dans la diversité. Elle est restée d’importance primordiale pour les Jurassiens protestants, temps fort et événement fondateur dans la conscience qu’ils ont gardée de leur histoire.
Frédéric-Louis Blanchard
Extrait tiré de: Vivre a malleray au XIXe siècle ↑Frédéric-Louis Blanchard; Frédéric-Louis Blanchard1 Frédéric-Louis, dit « Conseiller », est né à Malleray le 30 décembre 1790. Il était le fils de David Blanchard et de Suzanne née Feusier et appartenait aux Blanchard de la branche des « Meuniers » (pour la distinguer de la branche des « Gourbachons », ou « Maçons » […]
David-Louis Miche
Extrait tiré de: Vivre a malleray au XIXe siècle ↑David Louis Miche David-Louis Miche David-Louis est né en 1797. Il descend d’une famille relativement aisée, semble-t-il1. Il occupa successivement les charges de garde-champêtre depuis 18322 puis celles de maire à partir de 18383. Ces fonctions mises à part, il ne nous est connu que parce […]
Julien Faigaux
Julien Faigaux Extrait tiré de: Vivre a malleray au XIXe siècle Julien Faigaux père Julien Faigaux est né à Malleray le premier mai 18031. Il était le troisième enfant de Jean-Pierre Faigaux fils et d’Anne-Marguerite née Blanchard. Sa famille en accueillera encore trois après lui. Comme la plupart de ses frères et soeurs, Julien fit […]
Jean-Pierre Faigaux fils
Courte biographie et présentation sommaire de son Journal
Jean-Pierre Faigaux père
Jean-Pierre Faigaux père Extrait tiré de: Vivre a malleray au XIXe siècle ↑Jean-Pierre Faigaux père↑ Biographie Le premier est attesté de 1758 à 1763 comme apprenti chez David-Guillaume Engel, de Douanne et Gléresse, un des maîtres penduliers et négociants en horlogerie parmi les plus en vue alors de La Chaux-de-Fonds3. En 1766, Isaac figure comme […]
Vivre à Malleray au XIXe siècle
Jean-Pierre Faigaux et son fils, également prénommé Jean-Pierre, ont plusieurs points en commun avec Frédéric-Louis Blanchard, David-Louis Miche et Julien Faigaux. D’abord, ils sont tous bourgeois (communiers) de Malleray, alors un petit village de moins de 300 habitants situé au centre d’une vallée jurassienne. Ensuite, bien que de trois générations différentes, ils y ont vécu ensemble au début du XIXe. Surtout, chacun d’entre eux a tenu, parfois au même moment, un journal “particulier” ou “personnel” dans la période troublée de la fin de l’Empire français, de l’invasion alliée et du rattachement de leur région à la Suisse par annexion au canton de Berne.
Ils ne sont pas les seuls, d’ailleurs, à tenir leur journal ou à écrire leurs mémoires à cette époque dans l’ancien Évêché de Bâle. Mais ce qui les distinguent particulièrement parmi les auteurs de ce genre, c’est leur appartenance commune à la masse laborieuse des campagnes et des ouvriers, à l’instruction beaucoup plus rudimentaire que la population des villes ou la petite élite locale des notaires, prêtres ou pasteurs. Car ils sont les cinq essentiellement propriétaires, plus ou moins riches en terres, en bétail ou en biens, et des paysans. En plus ou à côté des tâches agricoles et d’élevage quotidiennes, ils assument encore d’autres activités, artisanales ou de service, pour subvenir aux besoins de leurs familles. Les témoignages qu’ils ont laissés sont très riches en informations sur leur vie et les travaux journaliers qu’ils réalisent seuls ou en famille. Ils évoquent aussi les événements extraordinaires auxquels ils assistent, de près ou de loin.
Ces manuscrits étaient restés presque totalement inédits jusqu’à ce que Cyrille Gigandet entreprenne d’en réaliser une présentation générale et une première analyse, elle-même restée pratiquement inconnue. Cette publication constitue donc une réédition du Mémoire de licence qu’il avait réalisé et soutenu sur ce sujet au début des années 1980 à l’université de Neuchâtel. Le texte dactylographié original a été scanné, puis soumis à une reconnaissance optique de caractères. Cette première version, accompagnée de sa forme “modernisée”, plus lisible, a été conservée dans un seul fichier PDF, consultable en ligne. Elle a ensuite été revue, corrigée et complétée par l’auteur.
Les erreurs ont évidemment été corrigées et la syntaxe parfois modifiée tout en conservant le style d’origine. Surtout, le texte a été adapté en fonction d’informations – assez rares d’ailleurs – recueillies après 1981 dans les archives ou la littérature. Sa structure a également été changée, à la fois pour mettre l’accent sur ce qui faisait l’originalité de la recherche et à la fois pour faciliter la lecture, en utilisant les moyens informatiques d’édition électronique. Originellement divisée en deux parties, l’étude a été scindée en trois afin de mettre en relief, au milieu, la description du village de Malleray et les occupations agricoles ou autres de ses habitants, utilisant pour ce faire des sources originales, jamais étudiées jusque-là, en particulier les renseignements fournis par les “diaristes” de Malleray eux-mêmes dans leurs différents écrits. Les illustrations d’origine, notamment les premiers plans généraux de la commune de 1805 et 1821, ont aussi été complétées avec de nombreuses autres images du village ou de la région.
Considérées séparément, les évolutions intérieures de l’Allemagne et de l’URSS depuis Rappallo (1922) jusqu’à leur entrée en guerre réciproque (1941) ne manquent pas de frapper par leur similitude. Ces deux États passent en effet par les mêmes phases de « restauration » interne dans l’immédiat après-guerre, de constitution de régimes autoritaires dans les années trente et, enfin, d’instauration d' »États de guerre ».
De même, leur situation très semblable dans le système des relations internationales à cette époque attire l’attention. De l’isolement dans lequel les grandes puissances les ont confinés après Versailles et après l’échec des armées « blanches », l’Allemagne et la Russie soviétique « réapparaissent » sur la scène internationale dans les années trente et y bouleversent l’équilibre instable né des traités de paix.
Que l’évolution interne et l’évolution de la politique extérieure de ces deux États aient influencé les changements intervenus dans leurs relations bilatérales, cela ne semble faire aucun doute! Les historiens s’accordent en général pour déterminer trois phases distinctes dans les rapports germano-soviétiques. Ces phases correspondent à celles que l’on peut observer dans les évolutions internes et externes respectives de ces deux pays.
Ainsi, l’isolement diplomatique et la « restauration » interne de ces deux États se traduisent, dans leurs rapports bilatéraux, par une collaboration intense et réciproque, tant sur le plan commercial que sur le plan industriel et militaire. Par contre, la phase suivante, pendant laquelle des régimes autoritaires, centralisés et policiers sont mis en place en Allemagne comme en Russie et pendant laquelle ces deux nations jouent un rôle en vue sur la scène internationale contre Versailles pour le premier et à la SDN pour le second, correspond à une période d’opposition de plus en plus marquée, d’escalade conflictuelle. Enfin, la troisième période des relations germano-soviétiques est à nouveau placée sous le signe de la coopération alors que l’un et l’autre s’organisent en « États de guerre » et conquièrent des territoires qui en font deux puissances hégémoniques en Europe.
Entre ces trois phases caractéristiques, il est encore possible de distinguer deux périodes plus courtes, deux moments de transition pendant lesquels les relations entre l’Allemagne et l’URSS passent de la coopération au conflit (1932-1934) et, inversement, du conflit à la coopération (1939).
Ces quelques considérations laissent déjà apparaître ce que serait une étude historique approfondie et traditionnelle des relations germano-soviétiques dans l’entre-deux-guerres. Ce n’était pas notre but. Nous avons au contraire tenté une approche nouvelle du sujet en utilisant un modèle de la théorie des jeux à deux acteurs. Pour cela, nous avons d’abord essayé de construire un modèle simple et facilement applicable à notre étude. Ce premier pas théorique nous a permis surtout de définir un certain nombre de paramètres déterminants qui nous ont servi à constituer une grille d’analyse et de recherche, de manière à mesurer l’évolution du pouvoir de négociation de chaque acteur.
Avec les résultats ainsi obtenus, nous avons enfin tenté de « faire fonctionner » le modèle en reconstituant les situations de jeu dans lesquelles se sont trouvées l’Allemagne et l’URSS aux moments cruciaux de leur histoire.